J'achète un allowgramme* et je tente de gagner une œuvre originale.Mon achat tient lieu de billet pour tenter de gagner une œuvre originale de l’artiste d’une valeur de 3 000€
En achetant cet Allowgramme*, je participe au concours pour gagner l’œuvre originale de Clémentine Chalançon
* AllowgrammeUn Allowgramme est un multiple d’une oeuvre de l’artiste différente de celle mise en jeu dans le cadre du jeu concours. En fonction du type de pratique artistique, il peut s’agir d’une sérigraphie, d’un tirage photo ou d’une reproduction par toute autre pratique artisanale préservant le mieux l’esprit original de l’oeuvre. Il peut également s’agir d’une oeuvre unique de petite taille créée spécialement par l’artiste. L’allowgramme est signé par l’artiste avant expédition.
Clémentine Chalançon, artiste de 29 ans, interroge dans sa peinture la relation avec le réel. Au départ, il y a son regard qui se pose, touché par un paysage, un mur végétal, une eau réfléchissante.
Clémentine photographie des paysages et les collectionne dans la mémoire de son téléphone. Si un jour ces photos ressurgissent, elles deviennent l’ancrage et l’étape initiale du tableau. Parfois, l’artiste fantasme sur ces images des couleurs, des formes. Elle aime ces entorses au réel qui inspirent son travail. De la photo et de ces détours, l’artiste fait grandir son oeuvre en peinture. Le travail de Clémentine imite le comportement de son sujet : le reflet mouvant dans l’eau, le lichen qui recouvre un mur. Ce qui intéresse la jeune femme, c’est de traduire sur un matériau choisi et grâce à la peinture, le mouvement perçu d’un paysage, d’un élément naturel. Clémentine Chalançon peint son idée de la perception.
La jeune artiste intègre les Beaux-Arts de Saint-Étienne, portée par le dessin, la peinture et la photographie. Au fil de ses études, elle étire son idée de la perception et traduit le mouvement naturel des éléments en jouant avec la matière, les supports et les couleurs. Une cuisine d’atelier qu’elle affectionne. Elle réalise avec attention ce jeu de construction. Peindre l’amuse et si ce n’était pas le cas, elle redouterait que l’ennui se lise sur ses toiles. Parfois, ce qu’elle voit dans l’évolution de la peinture la surprend et ces imprévus l’intéressent, la poussent à poursuivre son travail. Elle peint librement, l’œil aiguisé par l’apprentissage de la contemplation ; tout débute pour elle avec un point de vue. Quand on est devant un paysage, on est à la fois spectateur donc extérieur, et présent donc appartenant à ce paysage. Clémentine peint le paradoxe de cette sensation.
Sur des formats multiples, de la taille du livre de poche aux grandes fresques de plusieurs dizaines de m2, Clémentine Chalançon adapte son regard à ses toiles ; de la taille d’une main, d’un visage, d’un corps ou plus grand encore. Elle aime cette variation qui rend compte des perspectives et qui l’oblige à ajuster cette idée de la perception, réfléchie sur un support. Ainsi pour sa série Stelfer, elle a choisi en peignant le verre, de confondre le medium et le sujet. Elle peint des reflets aperçus dans l’eau, sous le verre. Elle travaille en touches, puis en couches de peinture, suggère les reflets, esquisse l’environnement végétal, rend compte de la transparence, raconte le mouvement du liquide, puis recouvre d’une dernière couche les précédentes. Clémentine aime penser qu’un tableau se termine quand la peinture se referme : il n’y a plus de place pour un nouveau geste, le pinceau se lève.
Dans son atelier, le temps n’est jamais le même. Les toiles restent parfois endormies, d’autres apparaissent en quelques jours. Si ça ne marche pas, elle essaie encore, du mieux qu’elle peut, avec exigence, d’accorder paysage, perception et peinture. Son travail ne soutient pas un message figé, elle souhaite que chaque regard s’approprie la toile et réfléchisse la perception du paysage. Pour Allow, Clémentine Chalençon ouvre son monde au plus grand nombre. L’art ne doit pas être réservé aux experts et aux collectionneurs. La joie est grande d’emmener sa peinture dans les maisons, de la multiplier et de rendre chacun acteur de ce qu’il a envie de poser sur ses murs et contempler au quotidien.
— Charlotte Boutte @Humanoscope